Visiter la Corse du Sud, quelles sont les plus belles activités de vacances?
La Corse du
Sud déploie ses merveilles dans une géographie contrastée où les falaises
calcaires plongent dans une mer éblouissante, où les aiguilles de granite
percent le ciel méditerranéen, où les villages ancestraux s'accrochent aux
pentes escarpées. Ce territoire insulaire, sauvage et raffiné, invite à une
diversité d'expériences qui transcendent le simple séjour balnéaire. Des
remparts de Bonifacio aux criques secrètes de Porto-Vecchio, des sentiers
vertigineux de Bavella aux rues pavées de Sartène, la région méridionale de
l'île de Beauté compose une symphonie d'activités où nature grandiose,
patrimoine millénaire et art de vivre méditerranéen se conjuguent harmonieusement.
Découvrir la Corse du Sud exige du temps, de la curiosité et cette
disponibilité intérieure qui permet d'absorber la beauté brute des paysages
autant que la richesse d'une culture insulaire unique.
Bonifacio, citadelle vertigineuse suspendue entre ciel et mer
Impossible
d'évoquer la Corse du Sud sans commencer par Bonifacio, ce joyau architectural
perché sur des falaises calcaires d'une blancheur aveuglante. La ville haute,
serrée dans ses remparts médiévaux, domine le détroit des Bouches de Bonifacio
d'une hauteur vertigineuse de soixante mètres. Se promener dans les ruelles
étroites de la citadelle relève de l'immersion temporelle, pavés usés par les
siècles, maisons génoises aux façades patinées, escaliers raides qui débouchent
sur des belvédères époustouflants.
L'escalier du Roy d'Aragon constitue l'une des curiosités incontournables. Cette volée de 187 marches taillées à même la falaise descendait jadis vers une source d'eau douce. La légende attribue sa création au siège de 1420, mais les historiens penchent pour une origine bien antérieure. Peu importe la vérité historique, la descente procure des sensations fortes, suspendu au-dessus du vide, avec la Méditerranée miroitant en contrebas.
Le port de
plaisance, niché dans une ria naturelle, offre un contraste saisissant avec la
ville haute. Les yachts luxueux se balancent doucement, les terrasses de
restaurants s'animent dès le coucher du soleil, l'ambiance oscille entre
détente chic et effervescence estivale. De là partent les excursions en bateau
vers les grottes marines, Sdragonato avec son trou béant dans la roche,
Saint-Antoine et ses concrétions, la grotte du Sémillant qui tire son nom d'un
naufrage tragique.
Les falaises
elles-mêmes se découvrent depuis plusieurs points de vue spectaculaires. Le
belvédère de la Madonetta offre un panorama complet sur la citadelle dominant
les flots. Plus audacieux, le sentier littoral longe les précipices calcaires,
révélant des perspectives changeantes sur les strates géologiques sculptées par
l'érosion. Le Grain de sable, ce rocher en équilibre précaire, fascine par son
instabilité apparente qui défie les lois de la gravité depuis des millénaires.
L'arrière-pays
bonifacien mérite exploration. Le plateau calcaire, battu par les vents, porte
une végétation rase ponctuée de genévriers torturés. Les sites préhistoriques
parsèment le territoire, Cauria avec ses alignements de menhirs,
Araguina-Sennola et son dolmen imposant témoignent d'une présence humaine
remontant à cinq mille ans. Ces pierres dressées, silencieuses sous le soleil,
ajoutent une dimension mystérieuse au paysage minéral.
Porto Vecchio et ses plages de rêve aux eaux cristallines
Porto Vecchio
s'impose comme la station balnéaire phare de la Corse du Sud, un statut mérité
par la concentration exceptionnelle de plages somptueuses dans son périmètre.
La ville elle-même, fortifiée par les Génois au XVIe siècle, conserve un charme
certain avec sa citadelle dominant le golfe, ses ruelles commerçantes animées
et sa place de la République bordée de cafés.
Mais ce sont
les plages qui attirent les foules estivales. Palombaggia figure parmi les plus
célèbres de Méditerranée. Son sable blanc ourlé de rochers de granite
rougeâtre, ses pins parasols sculptés par le vent, ses eaux turquoise d'une
transparence irréelle composent un décor de carte postale. L'ambiance y oscille
entre farniente luxueux et animation contrôlée, les paillotes chic proposant
cocktails et restauration raffinée.
Santa
Giulia, plus au sud, déploie son arc de sable fin dans une baie protégée. La
faible profondeur des eaux, leur tiédeur estivale en font un paradis pour les
familles. Les activités nautiques y foisonnent, paddle, kayak de mer, planche à
voile pour les débutants profitant des conditions idéales. Le lagon intérieur,
séparé de la mer par un cordon dunaire, abrite une flore aquatique riche où
évoluent daurades et mulets.
Moins connue mais tout aussi magnifique, la plage de Tamaricciu étire ses 800 mètres de sable doré dans un environnement plus sauvage. L'absence relative d'aménagements préserve son caractère authentique. Les dunes boisées qui la bordent abritent une biodiversité fragile, protégée par le Conservatoire du littoral.
Au nord de
Porto-Vecchio, la côte se découpe en une succession de criques et d'anses
secrètes. Pinarellu, San Cyprien, Cala Rossa déclinent leurs variations sur le
thème du paradis balnéaire. Les rochers de granite affleurent, sculptant des
formes fantastiques que la lumière rasante du soir magnifie. Ces formations
géologiques créent des piscines naturelles où l'eau, emprisonnée et réchauffée,
atteint des températures délicieuses.
L'arrière-pays
de Porto-Vecchio révèle un visage méconnu, forêts de chênes-lièges exploités
traditionnellement, lacs de barrage aux eaux émeraude, villages perchés comme
Zonza ou Levie qui ouvrent sur les montagnes de l'Alta Rocca. Cette profondeur
territoriale permet d'alterner journées marines et escapades montagnardes,
équilibrant ainsi un séjour qui pourrait autrement se limiter à la plage.
Les Aiguilles de Bavella, cathédrale minérale de la Corse du Sud
La Corse du
Sud ne se résume pas à son littoral flamboyant. L'intérieur montagneux dévoile
des paysages d'une puissance tellurique. Les Aiguilles de Bavella incarnent
cette majesté minérale avec une force visuelle sidérante. Ces pics de granite
rose, taillés par l'érosion en formes acérées, percent le ciel à plus de 1800
mètres d'altitude. Leur silhouette dentelée, visible depuis la route sinueuse
qui grimpe depuis Solenzara, évoque une rangée de dents monstrueuses ou une
cathédrale gothique minéralisée.
Le col de
Bavella, point culminant de la route à 1218 mètres, constitue le point de
départ de randonnées mythiques. Le trou de la Bombe, cavité rocheuse sculptée
naturellement, s'atteint en une heure de marche technique. Le passage final,
équipé de chaînes, demande agilité et absence de vertige. La récompense ? Une
vue plongeante sur la vallée d'Asinao et un sentiment d'accomplissement
grisant.
Les variantes de Bavella, sentier panoramique reliant plusieurs sommets secondaires, offrent des perspectives changeantes sur les aiguilles principales. Le parcours, long de quatre heures environ, traverse des dalles de granite poli, des corridors rocheux, des forêts de pins Laricio centenaires. L'ambiance y est presque mystique, surtout tôt le matin lorsque la brume s'effiloche entre les pics.
Le GR20,
sentier de grande randonnée légendaire qui traverse la Corse du nord au sud,
passe justement par Bavella. Ce tronçon, réputé parmi les plus difficiles,
enchaîne montées raides et descentes vertigineuses. Les randonneurs aguerris y
trouvent leur bonheur, même si la fréquentation estivale peut dénaturer
l'esprit de solitude sauvage qui caractérise normalement ce chemin de crête.
La forêt de
Bavella elle-même mérite exploration. Les pins Laricio, endémiques de Corse,
atteignent ici des dimensions impressionnantes. Certains spécimens dépassent
cinquante mètres de hauteur, leur tronc rectiligne s'élançant vers la canopée.
Ces bois fournirent jadis la marine génoise puis française, leur bois dense et
résistant servant à la construction navale. Aujourd'hui protégés, ils composent
des cathédrales végétales parcourues de sentiers botaniques.
Les piscines
naturelles de Purcaraccia et Polischellu rafraîchissent les randonneurs après
l'effort. Ces vasques de granite poli, alimentées par les torrents de montagne,
retiennent des eaux cristallines où la baignade procure une régénération
totale. L'accès demande une marche d'approche d'une heure sur un sentier
caillouteux, mais ce filtre naturel préserve la tranquillité des lieux.
Sartène et l'arrière-pays authentique, villages perchés et âme corse
Prosper
Mérimée qualifiait Sartène de "plus corse des villes corses", formule
lapidaire qui conserve toute sa pertinence. Perchée sur un éperon rocheux
dominant la vallée du Rizzanese, la ville déploie ses ruelles sombres et
étroites, ses maisons de granite sombre, son atmosphère grave et presque
austère. L'architecture y est fonctionnelle, rude, sans concession esthétique
inutile, reflet d'une histoire tourmentée par les vendettas et les rivalités
claniques.
La place de
la Libération, cœur battant de Sartène, s'anime aux terrasses des cafés où se
perpétue l'art de la discussion. L'église Sainte-Marie abrite la lourde croix
et la chaîne portées lors de la procession du Catenacciu, le Vendredi saint.
Cette tradition séculaire, où un pénitent encapuchonné porte les symboles de la
Passion dans un anonymat total, attire des milliers de visiteurs. L'émotion
palpable ce jour-là révèle la profondeur de la ferveur religieuse insulaire.
Le musée de préhistoire corse, installé dans l'ancienne prison, expose une collection remarquable d'objets mégalithiques, statues-menhirs aux visages énigmatiques, poteries néolithiques, armements de l'âge du bronze. Ces pièces témoignent de la densité de peuplement préhistorique dans la région, particulièrement riche en sites archéologiques.
Autour de
Sartène, les villages perpétuent un art de vivre immuable.
Sainte-Lucie-de-Tallano, avec ses fontaines de granite et ses ruelles fleuries,
cultive une douceur inattendue. La production de l'huile d'olive locale,
réputée dans toute l'île, fait la fierté des habitants. Les moulins
traditionnels, certains encore en activité, se visitent et permettent de
comprendre les gestes ancestraux de l'oléiculture.
Levie, au pied
des Aiguilles de Bavella, conserve son caractère de village montagnard. Le
musée de l'Alta Rocca y présente la Dame de Bonifacio, squelette vieux de 8500
ans découvert dans une grotte proche. Cette trouvaille archéologique majeure
éclaire les modes de vie des premiers Corses, chasseurs-cueilleurs du
Mésolithique.
Les sites
préhistoriques parsèment l'arrière-pays sartenais. Filitosa, mondialement
connu, aligne ses statues-menhirs armées dans un site naturel magnifique. Ces
sculptures de granite, vieilles de quatre millénaires, représentent des
guerriers casqués et armés, témoignage fascinant d'une civilisation
mégalithique sophistiquée. La visite, guidée ou libre, plonge dans un passé
mystérieux où le sacré et le profane se mêlaient intimement.
Navigation et îles, les Lavezzi, paradis insulaire aux confins de la Méditerranée
La Corse du
Sud révèle une dernière facette depuis la mer. Les excursions en bateau ouvrent
des perspectives inaccessibles par voie terrestre, dévoilant des criques
secrètes, des grottes marines, des anses sauvages où le mouillage permet des
baignades dans une solitude presque totale.
L'archipel
des Lavezzi, réserve naturelle située à une heure de navigation depuis
Bonifacio, incarne le paradis marin méditerranéen. Ces îlots de granite rose
affleurent à peine au-dessus des flots, séparés par des chenaux d'une eau
translucide où la profondeur se devine aux nuances chromatiques infinies. Les
rochers sculptés par l'érosion créent des formes fantastiques, blocs arrondis,
dalles polies, chaos minéraux où grimper et explorer fait partie du plaisir.
La baignade dans ces eaux cristallines procure une sensation d'immersion dans un aquarium naturel. Le masque et le tuba révèlent des fonds marins d'une richesse exceptionnelle, herbiers de posidonies ondulant dans le courant, poissons méditerranéens multicolores, poulpes camouflés dans les anfractuosités rocheuses, étoiles de mer écarlates sur le sable clair. La clarté de l'eau, la faible fréquentation (l'accès est limité pour préserver le site), la beauté minérale des îlots composent une expérience mémorable.
Le cimetière
marin de la Sémillante émeut par son histoire tragique. Ce navire de guerre
français sombra en 1855 lors d'une tempête, emportant 773 marins. Les tombes
blanches alignées sur l'île Lavezzi rappellent ce drame maritime, créant un
contraste poignant entre la beauté paisible des lieux et la violence de
l'océan.
La
navigation le long de la côte sud-ouest révèle d'autres trésors. Les îles
Cerbicales, plus sauvages et moins visitées, offrent des mouillages
tranquilles. Campomoro, avec sa tour génoise massive veillant sur la baie,
combine patrimoine historique et plage de sable fin. Le golfe du Valinco, entre
Propriano et Campomoro, découpe ses anses successives où les villages côtiers
préservent une authenticité rare.
Les sorties
en kayak de mer permettent une exploration plus intime du littoral. Pagayer le
long des falaises de Bonifacio, pénétrer dans les grottes accessibles
uniquement par la mer, longer les côtes granitiques de Porto-Vecchio procure
une sensation de liberté et d'aventure douce. Les loueurs proposent parcours
guidés ou locations libres selon le niveau et l'autonomie des pratiquants.
Le jet ski, chevauchée marine sur les eaux turquoise de la Corse du Sud
Les côtes de la Corse du Sud offrent un terrain de jeu exceptionnel pour le jet ski, cette discipline nautique qui conjugue vitesse, liberté et communion intense avec l'élément marin. Depuis Porto-Vecchio, Bonifacio ou Propriano, les loueurs proposent des machines puissantes qui permettent d'explorer le littoral sous un angle radicalement différent. Le rugissement du moteur, les embruns salés qui fouettent le visage, la sensation de glisser sur l'onde à quarante nœuds créent une montée d'adrénaline immédiate.
Les parcours guidés constituent l'option idéale pour découvrir la pratique en sécurité tout en accédant aux plus beaux sites. Un moniteur expérimenté ouvre la route, menant le groupe vers des criques inaccessibles par voie terrestre, des grottes marines où pénétrer doucement, des plages secrètes où faire escale pour une baignade rafraîchissante. Ces excursions durent généralement deux heures, temps suffisant pour parcourir une vingtaine de kilomètres de côte et découvrir la diversité géologique du rivage.
Le long des falaises de Bonifacio, le jet ski révèle toute sa pertinence. Les formations calcaires, creusées par l'érosion millénaire, dessinent des sculptures monumentales que la vitesse permet d'apprécier dans leur continuité. La perspective depuis la mer, au ras des flots, magnifie la verticalité des parois blanches qui plongent dans l'azur. Les grottes s'enchaînent, certaines traversantes, d'autres fermées où l'écho amplifie le bruit du moteur tournant au ralenti.
Autour de Porto-Vecchio, les parcours slaloment entre les îlots granitiques qui ponctuent le golfe. Ces rochers roses émergent à peine, créant un labyrinthe naturel où naviguer demande attention et maîtrise. Les bas-fonds rocheux affleurent parfois dangereusement, obligeant à moduler la vitesse et à lire les variations de couleur de l'eau, indicateur précieux de la profondeur. Cette dimension technique enrichit l'expérience, transformant la balade en véritable pilotage maritime.
Les sensations physiques du jet ski séduisent les amateurs de sports intenses. La position debout ou assise sur la machine sollicite constamment l'équilibre, les jambes absorbant les chocs des vagues, le bassin pivotant dans les virages serrés. Les bras guident l'engin par de légers mouvements du guidon, la poignée d'accélération dosant la puissance. Cette symbiose homme-machine procure une sensation de contrôle grisante, d'autant que la réactivité du jet ski permet des manœuvres vives impossibles sur un bateau traditionnel.
La réglementation encadre strictement la pratique. Une distance minimale de trois cents mètres des côtes doit être respectée en dehors des chenaux balisés. Les zones protégées, notamment l'archipel des Lavezzi, interdisent totalement la circulation des engins motorisés. Le permis côtier devient obligatoire au-delà de six chevaux de puissance, ce qui concerne la majorité des machines récentes. Les loueurs sérieux vérifient systématiquement les documents et délivrent un briefing de sécurité complet avant le départ.
Les tarifs oscillent selon la durée et la formule choisie. Une heure de location libre coûte entre quatre-vingts et cent vingt euros, les excursions guidées de deux heures atteignent cent cinquante à deux cents euros par personne. Ces prix, substantiels, reflètent le coût d'entretien des machines et les assurances obligatoires. Certains loueurs proposent des formules coucher de soleil particulièrement prisées, partir en fin d'après-midi, naviguer dans la lumière dorée, observer le disque solaire plonger dans la Méditerranée depuis sa monture flottante crée des souvenirs impérissables.
L'impact environnemental du jet ski suscite légitimement des interrogations. La pollution sonore dérange la faune marine, les mammifères marins comme les dauphins étant particulièrement sensibles aux nuisances acoustiques. La consommation de carburant, les risques de fuite d'hydrocarbures posent question dans des écosystèmes fragiles. Une pratique responsable s'impose, respecter scrupuleusement les zones interdites, modérer sa vitesse près des côtes, couper le moteur lors des observations de faune, privilégier les loueurs équipés de machines récentes moins polluantes. La Corse du Sud préserve jalousement ses trésors naturels ; les visiteurs ont le devoir moral de minimiser leur empreinte écologique tout en profitant de ces activités nautiques spectaculaires.
La Corse du Sud s'impose comme une destination aux multiples visages, refusant de se laisser enfermer dans une seule dimension. Le voyageur curieux y trouve matière à composer un séjour riche et équilibré, journées balnéaires sur les plages de rêve, randonnées vertigineuses dans les montagnes de granite, flâneries culturelles dans les villages patrimoniaux, excursions maritimes vers des îles préservées. Cette diversité géographique et culturelle exige du temps, de la disponibilité et cette ouverture d'esprit qui permet d'apprécier autant la beauté brute des paysages que la profondeur d'une identité insulaire forgée par l'histoire. La Corse du Sud ne se visite pas, elle se vit, se ressent, s'apprivoise lentement. Elle invite à ralentir, à observer, à comprendre cette relation particulière entre un peuple et son territoire, entre la douceur méditerranéenne et la rudesse montagnarde, entre tradition ancestrale et modernité maîtrisée.








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